Psycholinguistique

samedi 11 mars 2006

 

 

 

  Deux types d’unités composent le lexique français : on distingue ainsi les mots grammaticaux et les mots lexicaux.  D’un point de vue purement linguistique, les mots grammaticaux (tels que les articles, les prépositions ou les conjonctions…) sont plus courts et plus fréquents dans la langue que les mots lexicaux (tels que les noms, les verbes ou les adjectifs…). En outre, alors qu’il est possible de dresser une liste exhaustive des mots grammaticaux, le nombre de mots lexicaux est potentiellement infini. Une dernière opposition concerne la nature des informations véhiculées par ces deux types d’unités lexicales : si les mots grammaticaux sont essentiellement porteurs d’informations relatives à la structure syntaxique de la phrase, les mots lexicaux véhiculent essentiellement des informations relatives au contenu sémantique.

 Partant de ce constat, de nombreuses recherches se sont attachées à attester de la réalité psychologique d'une telle distinction linguistique. Que l’on considère les études basées sur des tâches de détection, celles reposant sur l’enregistrement des mouvements oculaires ou encore celles reposant sur l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau, toutes s’accordent à décrire un traitement différentiel des mots grammaticaux et des mots lexicaux au cours de la lecture de textes en prose.

 Doit-on pour autant conclure à un effet spécifique de la classe grammaticale en lecture ? La majeure partie des études mentionnées n’ayant pris en compte dans leurs analyses qu’une seule variable, et ayant négligé de ce fait le caractère à la fois court et très fréquent des mots grammaticaux, ont pu attribuer à la classe grammaticale des effets générés par la longueur ou la fréquence du mot. Au vu de la littérature expérimentale, répondre à l’affirmative nous semble donc quelque peu prématuré.

 C’est donc dans la perspective de déterminer le rôle effectif de la classe grammaticale en lecture que s’inscrivent les travaux expérimentaux dont nous rapportons les résultats dans le deuxième volet du présent mémoire. Notons que ces travaux ont également donné lieu a un article, article dont il est fait mention ci-après.

bulletRegard sur les effets de la classe grammaticale en lecture: apport de l'oculométrie.
bullet Eye-movements in reading (PDF)


 

La dernière mise à jour de ce site date du03/11/06